La Réligion de Léon n’étoit point austere, il s’attiroit le respect (non par des vertus, mais) par des cérémonies pompeuses, ses secretaires sembloient professer la philosophie, sceptique, (ce trait est faux) les comédies de l’Arioste & de Machiavel quoiquelles ne respectent pas la pudeur & la piété, furent souvent jouées dans sa Cour, en sa presence, & celle du sacré Collége, par des jeunes gens des plus qualifiés ; (on pouvoit ajouter celles du Cardinal Bibiana qui ne valent pas mieux pour les mœurs) Ce qui offençoit la Réligion n’étoit pas apperçu dans une cour occupée d’intrigues & de plaisirs ; les affaires les plus graves ne deroboient rien à ses plaisirs.
La pudeur est devenue une petitesse d’esprit & un ridicule, nos maisons sont des écoles de lubricité, le vice y regne, & parle aux yeux dans mille chefs-d’œuvres de peinture & de sculpture ; il invite par les exemples des Dieux, & les foiblesses des hommes, la poésie & la musique y dictent leurs coupables leçons, les embelissens de leurs graces, & répétent sur tous les tons, leurs audacieuses maximes, & y célébrent les honteux triomphes.