Et c’est ce qui prouve le grand tort qu’ont la plupart des Poètes, qui représentent l’amour sur la Scène, plutôt comme une vertu, que comme une passion. […] Je ne répondrai pas à cette objection pour le présent ; parce que, m’étant proposé dans ma seconde partie d’examiner en détail les Tragédies, surtout par rapport à l’amour, c’est là que je me réserve à prouver que cette passion n’est pas plus excusable dans les Tragédies que dans les Comédies.
Après avoir dit les raisons d’un égarement qui fut général, je ferai voir que nous avons repris les premiers, & montré aux autres le bon chemin, & que la majesté que l’Amour a longtems fait perdre à la Tragédie, lui a été rendue par Athalie, Piéce conforme à tous les Principes d’Aristote, comme je le prouverai.