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118. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Il arrive quelquefois que le génie qui nous domine, nous conduit au milieu des plus grands défordres, & de la bassesse, à l’état qui lui est propre. […] Moliere étoit un homme de génie comme Eschyle ; mais ce n’est pas parce qu’il jouoit ses Piéces à l’imitation de cet ancien, mais parcequ’il les composoit Eschyle, pour se rendre plus agréable au peuple, montoit sur le Théatre ; mais je suis sûr qu’Athènes n’eut pas vu d’un bon œil, l’un de ses Capitaines, faire le Comédien autrement que dans ses propres Piéces. […] Autrement Rome auroit-elle pu les justifier à ses propres yeux ?

119. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Que penseroit-on d’une personne à qui on auroit confié le soin d’un malade ; & qui au lieu de lui faire prendre des remedes propres à le soulager, lui accorderoit tout ce qui peut augmenter son mal ? […] Les personnes sur qui on ne prend point d’exemples, ne sont guéres coupables que de leurs propres péchez : mais ceux qui passent pour vertueux, sont souvent responsables de bien des fautes qui se commettent par des Ames foibles, qui n’ont pas la force de résister aux mauvais exemples. […] Comme le besoin que nous avons de manger, ne nous permet pas d’user de viandes qui nous nuisent ; le besoin que nous avons de délasser notre esprit, ne nous permet pas non plus de prendre des divertissemens dommageables à notre ame, & qui nous rendent moins propres que nous n’étions, à continuer nos saints exercices.

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