Pour fortifier un jeune homme dans ses exercices, pour le former et lui procurer la vigueur nécessaire, on doit lui proposer un but auquel il ne semble pas naturel qu’il puisse atteindre, afin qu’en multipliant ses efforts et ses tentatives, il acquière la force et l’adresse nécessaires pour y parvenir dans la suite. Il est certain que trop de complaisance pour sa faiblesse l’entretiendrait dans l’indolence et l’empêcherait de se fortifier suffisamment pour vaincre les difficultés qui lui seront proposées dans l’âge viril ; donc les anciens, en ne montrant que des hommes, ne pouvaient à peine faire que des hommes de leurs jeunes gens, parce qu’il est rare qu’on s’efforce de surpasser ou même d’égaler son modèle, au lieu qu’il est probable que nous faisons des hommes, puisqu’en n’offrant pour modèle que des Héros à nos jeunes gens, nous les mettons dans le cas de rougir de ne pas devenir au moins des hommes.
Fréron (Année Littéraire 8 octobre 1760) donne l’extrait d’une brochure singulière, où pour remédier à l’inconvénient de la roture et de l’infamie des Comédiens, on propose un expédient qui, je crois, sera peu du goût de la noblesse d’épée ou de robe. […] Sans doute l’Auteur de la brochure aura mis son idée à profit, car c’est un versificateur que l’Arlequin de Berlin, qui propose au Gouvernement cet admirable système, bien digne de son inventeur.