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83. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens. […] Sur quoi Zonare fait cette réflexion, les règles de la discipline Evangélique, bien loin de permettre aux Fidèles de s'abandonner au relâchement et à la dissolution, elles les obligent à se conduire vertueusement, et sans reproche, pour répondre à la sainteté de la Religion dont ils font profession; c'est pourquoi le Décret de ce Canon défend, et interdit tout ce qui relâche l'esprit, et dissipe son attention par un divertissement inutile qui cause le ris dissolu, et des réjouissances immodestes.

84. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Oui, les Comédiens, respectés des Grecs, parce qu’ils n’avaient que des Acteurs-citoyens, sont avilis, méprisés à Rome, non comme Acteurs, non pas même comme Farceurs ou Histrions, mais comme Esclaves : c’est l’état des personnes, qui deshonora la profession, & non pas la profession qui deshonora les personnes. […] On sent combien cet usage rendait la profession du Théâtre infamante, & qu’il était tout naturel après cela, de regarder les Actrices comme des Prostituées. […] Voila ceux qui chez les aveugles Sectateurs d’Omar & d’Ali, font profession d’amuser le Peuple. […] Les talens de l’Acteur lui mériterent la faveur du Ministre [Richelieu] ; mais la profession de Comédien n’en fut pas plus relevée aux yeux d’un Peuple, dont la Religion avait flétri la Comédie. […] C’est en exposant des faits connus que j’attaquerais les Comédiens, si je pensais comme les Misomimes, & non en dépréciant une profession honnéte.

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