Des princes, des seigneurs, des dames se cotiser pour faire cette fête insensée : quel scandale ! […] Ce prince, parmi une foule de courtisannes qu’il entretenoit dans son palais, en entretenoit une fort belle appellée Campargue. […] Mais la danse, qui ne connoît pas plus la dignité des rangs que la décence des mœurs, fait jouer à ce grand prince un rôle fort indigne de lui. […] On est surpris de ce charivari grossier & indécent, qui avilit le plus grand prince, par un excès, sans vraisemblance, de bouffonnerie & de bassesse. […] Quelques-uns ont été de bons princes, la plupart étoient des tyrans.
La sagesse de l’autorité civile l’a donc constituée protectrice et conservatrice de la religion et de la pudeur publique ; et le prince qui est, par la nature de sa puissance, le conservateur et le protecteur des canons des conciles, a su ramener les prêtres par la force de sa volonté et de ses ordonnances, à l’exécution des lois canoniques. […] Le prince d’amour ou le lieutenant du prince d’amour ; dont l’élection a eu lieu le jour de la Pentecôte ; il est en corset et culottes à la romaine de moire blanche et argent, tout unie ; le manteau uni glacé d’argent, chapeau à plumets, et de figure avantageuse ; il est précédé à la procession par des tambours, et des violons qui jouent l’air du prince d’amour ; il a son guidon, son capitaine des gardes, ses bâtonniers, et autres grands officiers, qui l’accompagnent à la procession, ils ont tous dans ce travestissement assisté à la messe à la métropole ; l’abbé de la ville, le lieutenant du prince d’amour, et tous les fonctionnaires de leur suite, ont de gros bouquets à la main, avec lesquels ils saluent les dames et toutes les personnes de leur connaissance. » Après un autre intervalle on voit arriver : « 39. […] L’un était Jean Mansel, trésorier de la cathédrale du temps de Henri II, roi d’Angleterre et de Normandie, qui est qualifié, dans les archives du chapitre, conseiller de ce prince. […] La puissance du prince, la puissance des lois, ne créent pas pour eux une exception. […] La puissance du prince est donc celle du ministre de Dieu, et lorsque sa sagesse parle, tout le monde doit écouter, tout le monde doit obéir ; il est le protecteur placé par la Providence pour veiller à ce que chacun fasse son devoir et jouisse de ses droits.