Ce que j’ai dit plus haut, en parlant de l’origine des Spectacles, en est une preuve certaine. […] Mais ils n’ont aucune preuve de ce qu’ils allèguent, au lieu que les Athéniens peuvent citer en leur faveur l’amour qu’ils avaient pour les Arts, & la réputation de leurs grands-hommes. […] La preuve des grandes obligations que nous avons aux Italiens, c’est que nos Provinces les plus proches d’eux furent les prémières à connaître l’art des Vers. […] Charles-magne rend un Édit par lequel il défend aux Prêtres d’assister aux représentations des Farces ; preuve convaincante que la Comédie était connue depuis long-tems en France. […] L’on peut tirer de ce que je viens de dire une preuve assez claire du frivole & de l’inutilité des Lettres.
Si je ne démontre point, dit-il, par des preuves bien établies, par des faits matériels et incontestables, qu’il a l’âme fausse et perverse, que sa conduite est celle d’un de ces brigands déguisés et heureux qui troublent le repos des honnêtes gens, et entretiennent les malheurs de mon pays, qu’en réparation de la calomnie, et pour un exemple aussi salutaire, je sois moi-même traité comme un perturbateur ; que j’en sois banni pour toujours de ma chère patrie, et que le désert le plus lugubre devienne le lieu de mon exil et de ma sépulture ! » Cette manière directe et courageuse de terrasser un lâche imposteur paraît aussi à cet homme sensible, qui a déjà donné plusieurs autres preuves de son amour du bonheur commun, la plus sûre pour éviter de compromettre, ou confondre avec de méprisables intrus, audacieux agents d’iniquités, les hommes les plus utiles et les plus chers à la société, des magistrats intègres, des administrateurs et chefs vertueux, justes et vénérables, sincères amis de leur prince, véritables soutiens du gouvernement, qui savent faire respecter les lois en les respectant eux-mêmes.