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56. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

dit que l'art de bouffonner ayant pris la forme des Satires, Andronicus le fit passer des Satires aux Fables, pour plaire aux Spectateurs. […] Et Juvénal condamnant la passion que les Romains avaient pour les Histrions Grecs, explique fort clairement que les hommes seuls jouaient les personnages des femmes, en disant qu'on était ravi de voir un Comédien représenter la Courtisane Thaïs, une honnête femme ou une Nymphe, et en jouer si bien le personnage qu'on l'eût pris pour une femme, et non pas pour un homme déguisé. […] Cette Apologie est pleine d'une infinité d'autres bévues qui ne sont pas seulement dignes de la peine qu'on prendrait à les censurer. […] Maxime, qui prend les Mimes pour les Comédiens, comme a fait cet Apologiste ; car où Valère dit que la Ville de Marseille fut toujours si sévère en ses mœurs qu'elle ne permit point aux Mimes de monter sur le Théâtre, parce qu'ils ne représentaient que des actions d'impureté, cet Interprète dit que les Marsiliense furent si sages qu'ils bannirent de leur Ville la Comédie et tous les Jeux Scéniques. […] écrits des anciens Auteurs, mais il n'en avait pas épuré les lumières ; car il dit bien que les Pantomimes étaient de beaucoup inférieurs aux Comédiens et aux Tragédiens, en la société desquels ils n'étaient point, mais il ajoute qu'ils n'étaient pas Histrions Scéniques, ce nom ne convenant point aux Bateleurs, et n'étant propres qu'aux Joueurs de Poèmes Dramatiques, car il est bien vrai que les Comédiens et Tragédiens étaient distingués des Mimes et Pantomimes, mais il n'est pas vrai que le nom d'Histrion qu'il prend pour un Acteur de Drames, ne comprenait point cette espèce de Bouffon ; car au contraire il leur était propre, et leur fut donné dès l'origine des Jeux Scéniques, comme nous l'apprenons clairement de Tite-Live.

57. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Aucun comédien devant lui, n’avoit pris le ton de Casuiste. […] Ces nouveaux athlétes, ont pris un ton dévot, un langage de Théologien, de casuiste, des airs de Prince. […] Tout occupé de leur plaisir, s’embarrassant fort peu de leur conscience, ils rient des soins qu’on prend de la justifier. […] N’est-on pas dupe d’une passion aveugle, si on le pense ; nous prend-t-on pour dupes, si on veut nous le faire penser ? […] Il fit prendre les conjurés, & leur générosité, dit cet Auteur, rendit leur mort glorieuse.

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