Les maximes de l’Evangile sont pures et vivifiantes, celles du théâtre sont dépravées ; elles n’offrent qu’un faux jour qui conduit au précipice : c’est un appât qui vous attire ; mais prenez bien garde, il contient un poison dangereux. […] Mais revenons sur nos pas pour chercher dans les fastes de l’Eglise, en un temps où elle commençait à prendre le dessus sur les idolâtres, les empereurs ayant embrassé la foi chrétienne.
Enfin le caractère de Chrisale d’un bout à l’autre, peut servir d’école à tous les Auteurs de Comédie de Caractère ; cet homme ne se dément jamais, et dans le cours de la Pièce toutes les fois qu’on l’excite à parler avec vigueur, et qu’on parvient à l’échauffer contre sa femme, dans le temps même qu’il prend son parti et qu’il est dans la plus grande colère, on voit toujours ce qui en arrivera lorsque sa femme paraîtra devant lui. […] Malheureusement les Poètes ont pris un autre chemin, qui sans contredit s’éloigne infiniment du but de la farce, et qui cependant réussit quelquefois, parce qu’ordinairement leurs Pièces sont pleines de traits de médisance sous le nom de critique ; Et par la raison que la passion d’amour la plus irrégulière plaît sur le Théâtre aux Spectateurs corrompus, de même la médisance ou la satyre y et applaudie et y fait rire, à cause de la méchanceté du cœur humain qui n’aime que trop à entendre déchirer son prochain.