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412. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Cette mince brochure, écrite d’un ton hardi & ferme, qu’à peine oseroit prendre un homme en place habile Théologien, ne mériteroit que le mépris, si, comme disoit Bossuet dans une pareille occasion, il étoit permis de mépriser le péril des ames infirmes ou mondaines, toujours aisées à tromper sur ce qui les flatte. […] A la fin de l’empire en Occident au cinquieme siecle, & en Orient au quinzieme, quand Mahomet II prit Constantinople, il n’y avoit plus ni Temples ni Philosophes Payens ; les théatres de Pompée, de Scaurus, de Marcellus, les plus magnifiques de tous, ne subsistoient plus. […] Ce ne peut être que dans les forêts de l’Amérique, & ceux-là n’ont pas de théatre & ne sont pas en état d’en prendre les leçons. […] Une comédie est un livre, la morale de l’opéra une chanson ; qui est assez simple pour prendre des chansons pour des vérités ?

413. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Alype, à qui je ne pensais pas, prit ces paroles pour lui, et en profita si bien par votre grâce, ô mon Dieu, qu’il s’arracha au profond abîme où il aimait à se plonger et à s’aveugler, et n’y revint plus : « Proripuit se ex fovea tam alta in qua libenter mergebatur, et miserabili voluptate cæcabatur. » Etant allé à Rome étudier le droit, quelques-uns de ses condisciples entreprirent de le mener au spectacle, dont il avait une horreur extrême. […] » Qu’à la bonne heure elle se joue d’un scélérat de la lie du peuple ; mais qui peut souffrir qu’on s’en prenne à ce qu’il y a de plus distingué, un Périclès, un Caton ! […] Mais qu’importe au démon qu’on lui impute des forfaits, pourvu que ces idées et ces exemples, vrais ou faux, comme autant de filets où les hommes se laissent prendre, les entraînent dans la damnation ? […] Fuyez les spectacles, fuyez ces cavernes du démon, pour n’être pas pris dans ses chaînes : « Fugite spectacula, fugite caveas turpissimas diaboli, ne vos vincula teneant. » (L.

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