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272. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Pour moi, je pense que le vrai charme, le vrai talisman du déguisement de sexe, que le libertinage a travesti en culte & en superstition, c’est que les habits d’un différent sexe, quand on les manie, quand on les porte dans des dispositions criminelles, influent même physiquement dans l’impureté, excitent des sensations, des idées, des désirs, des mouvemens de lubricité dans ceux qui s’en couvrent, ou qui les voient, comme si la personne à qui ils appartiennent, étoit présente ; le feu impur qui s’allume naturellement, & que le goût, les discours, les gestes, l’imitation du sexe souffle, attise, sont le vrai charme. […] Est enjoint à tous les sujets d’amours de garder & entretenir la présente ordonnance, sans l’enfreindre en aucune maniere.

273. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Enjoignons à nos Juges, chacun dans son district, de tenir la main à ce que notre volonté soit religieusement observée ; et en cas que lesdits Comédiens contreviennent à notre présente déclaration, nous voulons et entendons que nos-dits Juges leur interdisent le théâtre et procèdent contre eux par telles voies qu’ils aviseront, selon la qualité de l’Acteur, sans néanmoins qu’ils puissent ordonner plus grandes peines que l’amende et le bannissement. Et en cas que lesdits Comédiens règlent tellement les actions du théâtre, qu’elles soient du tout exemptes d’impureté, nous voulons que leur exercice, qui peut innocemment divertir nos peuples de diverses occupations mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public ; ce que nous faisons afin que le désir qu’ils auront d’éviter le reproche qu’on leur a fait jusqu’ici, leur donne autant de sujet de se contenir dans les termes de leur devoir, des représentations qu’ils feront, que la crainte des peines qui leur seraient inévitables, s’ils contrevenaient à la présente déclaration.

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