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240. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Les filles avoueront que l’amour de Chimène fait bien plus d’impression sur elles que sa piété, qu’elles sont plus touchées de la perte qu’elle fait de son amant, que de celle qu’elle fait de son père, et qu’elles sont plus disposées à imiter son injustice qu’à la condamner. » Il regarde comme impossible, depuis le péché originel l’entière pureté du théâtre, ainsi que des Poètes, parce « que les mauvais exemples plaisent plus que les bons, qu’on a plus d’inclination pour le vice que pour la vertu, qu’on exprime beaucoup mieux les passions violentes que les modérées, les criminelles que les innocentes, et que les Poètes, contre leur intention même, favorisent le péché qu’ils veulent détruire, et lui prêtent des armes contre la vertu, qu’ils veulent défendre, etc. » Sans toutes ces antithèses, ordinaires à cet éloquent et pieux Ecrivain, et qui n’affaiblissent pas la vérité qu’il enseigne, le P. le Moine, Jésuite, dans son Monarque, le P. […] Thémistocle, grand homme d’Etat, jeta sans façon dans la mer, par un zèle un peu militaire, un Poète comique : « Tu ne m’as que trop noyé, lui dit-il, en me portant au vice, de toutes les mers la plus orageuse, où le naufrage est le plus certain ; il est juste qu’à mon tour je te noie une fois. » Platon et Aristote, si différents dans leurs sentiments, se réunissent en ce point.

241. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Socrate et Platon chassent les Poètes lascifs, et appellent les autres Genre divin, et les retiennent. […] Je laisse ces épines pour vous ramenez aux fleurs des Comédies de ce temps, qui sont autres que vous ne les figurez, nous en usons selon le conseil de saint Basile en l’épître à ses neveux comme il faut lire les Poètes, et se garder de la tête du Polybe.

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