L’un juste estimateur de toute sorte de poësies, excellent Poëte lui-même, vainqueur de l’impieté Epicurienne de Lucrece, admiré dans toutes les Académies, dont il est membre, plein de richesses Academiques ; Negociateur celebre sur le Theatre de l’Europe : non pas Spectateur oisis, mais digne par la noblesse de son air & de ses manieres, par l’élevation de son genie, par la dexterité de son esprit, par les graces de son éloquence, d’être lui-même un spectacle & un objet d’admiration & d’amour aux Nations, aux Rois, aux Souverains Pontifes. […] Il l’avilissoit jusqu’à lui faire ramasser parmi la vie du peuple un sel grossier, pour le répandre à pleine mains au milieu du Cirque poli de Rome.
… On pourrait alors, sans craindre d’exciter le courroux de personne et de s’attirer d’amers reproches, ou des réfutations passionnées et aveuglément injurieuses, dire des ouvrages ou des tableaux pleins de vérités qui n’étaient pas bonnes à jouer de ce peintre incomparable, que c’est en effet leur malice, leur esprit ou leur gaîté, qui fait plaisir et qu’on applaudit, que c’est leur bon effet de faire rire qui empêche aujourd’hui d’en voir les mauvais, comme il a empêché autrefois de les prévoir.