Non quand l’amour les rendroit empressés à nous plaire, la vanité arrêteroit bientôt leurs démarches, & les feroit rougir de leur tendresse ; car quel honneur y a-t-il de triompher des cœurs tels qu’on peint les nôtres ? […] Dans la fable de Venus un aussi grand homme qui fait si bien l’art de plaire, & qui a si parfaitement écrit celui d’aimer, peut-il faire de l’amour la divinité la plus déréglée de toutes les femmes ? […] Molière ne traite guère mieux la dévotion, la Religion, c’est un amas bisarre & impie d’irréligion & de piété, de morale & libertinage, parce que dans la vérité il n’y a ni mœurs ni religion : tout est sacrifié au plaisir, tout est employé pour amuser & pour plaire, & on n’y plaît qu’à mesure qu’on sacrifie tout ce qui est contraire au plaisir. […] Mais dans cette leçon si pompeuse & si vaine, Le profit est douteux, & la perte certaine ; Ce remède y plaît moins que n’y fait le poison, Elle peut réformer un esprit idolâtre, Mais pour changer les mœurs & régler la raison, Les Chrétiens ont l’Église & non pas le théatre. […] Son style plut de son temps, comme Regnier, Rabelais qui valoient mieux que lui, quoiqu’aussi pervers pour les mœurs.
Un peu d’attention s’il vous plaît. […] En effet, que voit-on autre chose dans un bal, que des personnes qui cherchent à plaire en dansant de bonne grace, & parées de tous les ajustemens, dont l’art peut enrichir la nature, pour en augmenter la beauté ? […] Ne faut-il pas que ceux qui la representent, s’ils veulent plaire & être écoutez avec applaudissement, expriment cette passion vivement ? […] Renouvellez, s’il vous plaît, vôtre attention. […] Or, comment les aimer, s’y plaire, les rechercher avec passion, sans reprendre ce qu’on a quitté, & à quoy l’on s’est engagé de renoncer pour jamais ?