Ces vertus n’ont jamais paru su le Théâtre, et elles ne seraient pas certainement au goût de ces Dames mondaines qui s’y plaisent tant, et qu’on peut appeler Christianæ Theatrales. Il faut donc que les vertus dont il prétend parler, et dont il dit que la Comédie est l’Ecole, soient celles-ci : une fierté pleine d’orgueil ; un mépris dédaigneux de tout le monde, un amour prodigieux de soi même, un désir insatiable du bien, de l’estime et de la gloire ; ces vices que Dieu punira éternellement dans l’enfer, sont les vertus éclatantes qui plaisent aux Amateurs de la Comédie, dans leurs Héros et leurs Héroïnes, et dont ils ne tâchent que trop, à la perte de leurs âmes, de se rendre les copies vivantes. […] On voit que Dom Juan ne veut se lier nulle part, il se moque du mariage ; il prétend passer sa vie à dresser continuellement des pièges à l’innocence des filles qui lui plaisent, les cajoler, et en abuser. […] Le jeu lui plaît, la galanterie lui devient agréable, elle aime à être cajolée, et enfin elle n’a plus de goût que pour les parures, le faste, le luxe et l’enjouement. […] Qu’un mari soit soumis au pouvoir d’une femme, Qu’il se laisse mener en bête par le nez. » Mais il plaît à Molière de renverser cet ordre divin, il veut qu’elles soient maîtresses, et d’abord, et hautement.
Esprit l'âme, vouloir donc que les Comédies et les Opéra puissent être l'occupation des Chrêtiens, c'est vouloir que Jésus-Christ s'y plaise, et que le St.