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278. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Enfin, après plusieurs injures, il veut l’obliger de se jeter « à genoux » devant Monsieur Panulphe, et « lui demander pardon » : mais Damis refusant de le faire, et aimant mieux quitter la place, il le chasse, et « le déshéritant, lui donne sa malédiction ». […] Ce qui était vrai, mais c’était pour l’impudence avec laquelle Panulphe avait d’abord soutenu et détourné la chose : « et comme elle a quitté la place, de douleur de le voir en danger de souffrir une telle confusion : qu’au reste il peut bien juger par quel sentiment il avait demandé de le voir en particulier, pour le prier si instamment de refuser l’offre qu’on lui fait de Mariane pour l’épouser ; qu’elle ne s’y serait pas tant intéressée, et qu’il ne lui serait pas si terrible de le voir entre les bras d’une autre, si quelque chose de plus fort que la raison et l’intérêt de la famille ne s’en était mêlé : qu’une femme fait beaucoup en effet dans ses premières déclarations, que de promettre le secret ; qu’elle reconnaît bien que c’est tout que cela, et qu’on ne saurait s’engager plus fortement ». […] C’est pourtant là qu’elles doivent paraître ; c’est dans les lieux plus profanes, dans les places publiques, les tribunaux, les palais des Grands seulement, que se trouve la matière de leur triomphe : et comme elles ne sont, à proprement parler, Vérité et Raison, que quand elles convainquent les esprits, et qu’elles en chassent les ténèbres de l’erreur et de l’ignorance, par leur lumière toute divine, on peut dire que leur essence consiste dans leur action ; que ces lieux où leur opération est le plus nécessaire, sont leurs lieux naturels ; et qu’ainsi c’est les détruire en quelque façon, que les réduire à ne paraître que parmi leurs Adorateurs.

279. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Le misérable ivrogne Thespis, après avoir couru la campagne, barbouillé de lie, dans le temps des vendanges, comme le gros Silène, s’avisa de paroître dans la place publique d’Athènes, d’abord dans un tombereau, & ensuite monté sur des treteaux, de chanter des chansons, & dire des bouffonneries.

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