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205. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

7 « Le Tyran de Phère pleuroit sur les malheurs d’Andromaque & de Priam, & se cachoit de peur qu’on ne vit ses larmes, tandis qu’il écoutait sans émotion les cris de tant d’infortunés qu’on égorgeait par ses ordres. » Mauvaise preuve : je connais des gens de toutes sortes de religions, qui sont sans cesse aux pieds des Sanctuaires, ou dans des Temples, être les complices des crimes les plus atroces :8 est-ce la faute de la religion ? […] Garcie intimidé se jette à ses pieds, & pour pallier son crime, il lui allégue que son Frère l’avait attaqué le premier, & qu’il n’avait sauvé sa vie que par sa mort. […] P. 180 « soyez sûr que plusieurs personnes vont sans scrupule aux Spectacles de Paris, qui ne metteront jamais le pied à Genève, parce que le bien de la Patrie leur est plus cher que leurs amusemens. » A Paris, on a donc le Privilège de mal faire ? […] Personne n’ignore que l’un & l’autre sortaient de recevoir leur Dieu aux pieds des Autels, lorsqu’ils portèrent leurs mains parricides sur ces Princes, hélas !

206. (1647) Traité des théâtres pp. -

Ainsi il fera grand conscience de s’aller seoir oisif des journées entières au pied d’un Théâtre, pour voir et ouïr des choses vaines, et des batelages. […] Lors donc que nonobstant il y en a qui y courent tout hautement, ceux qui sont hors de notre communion en rient, et nous en insultent ; et les gens de bien au-dedans en sont contristés, et ont un grand deuil en leur cœur de voir ainsi fouler aux pieds le saint Ordre établi au milieu de nous, et que notre profession en demeure déshonorée, et flétrie. […] Nous avouons bien, que comme il y a de la différence entre les péchés, il ne faut pas mettre cetui-ci en un même rang avec les vols et les meurtres ; mais si ceux qui commettent ces derniers ont le plus grand blâme, ce n’est pas à dire que ceux qui trempent en l’autre en soient tout à fait exempts ; le plus et le moins ne changent jamais l’espèce : sans doute il n’y a pas la même horreur à aller au Théâtre qu’à brigander et à assassiner, mais il n’y en a toujours que trop à fouler aux pieds l’ordre saintement établi en la Maison de Dieu, et en la rébellion contre l’autorité que lui-même a voulu y être respectée, et que nous lui rendissions obéissance selon luiey. […] Comprendre : il n’y a que trop d’horreur à fouler aux pieds l’ordre divin, à se rebeller contre l’autorité que Dieu impose de respecter, Dieu qui veut que nous obéissions à cette autorité.

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