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9. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Une piece dramatique étoit excellente ; un plaisant du parterre trouve un mot susceptible d’être tourné en ridicule, il le releve, voilà l’ouvrage tombé. […] Je prends d’abord la Comédie de l’Avare, & je demande quel doit être le but de cette piece ; on me répond que c’est celui d’inspirer de l’horreur pour l’avarice : voyons si Moliere a réussi. […] Cette intrigue avec les débats du cuisinier & de Valere forment le nœud de la piece, & donne matiere à différentes sortes de plaisanteries qui sont long-temps oublier qu’il s’agit d’un avare. On dérobe dix mille écus à Harpagon qui n’a pas trop de tort d’en être fâché ; on lui rend son argent, & à la fin de la piece tout le monde est content de lui. […] J’en appelle au témoignage de ceux qui suivent les Spectacles, si la représentation de cette piece n’inspire pas une vraie horreur de l’hypocrisie.

10. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Mercier a joint à sa piece, pour mieux peindre son héros, un long commentaire qui forme un gros livre : il a prévenu la postérité, & s’est rendu à lui-même le même service que les interprêtes rendent à Sophocle, à Euripide, &. […] Ils viennent tous en éclatant de rire, & tâchent d’arrêter l’âne, le tirant par la queue & par les oreilles : mais l’opiniâtreté de l’âne, après plusieurs saccades, fut victorieuse de tous leurs efforts ; il partit comme un trait, en s’élançant sur le théatre : il dérangea toute la piece. […] Cette aventure valut toute la piece : ce n’est pas beaucoup dire. […] L’Auteur du Misantrope, à la bonne heure, cette piece suppose du talent.

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