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381. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

la comédie ne saisit que les ridicules réjouissants ; combien de misères dans le peuple, qu’elle n’oserait nommer sans se rendre dégoûtante. […] Je ne parle pas des innombrables bouffonneries qui font grimacer les figures, et font de lui un tabarin ; il en convenait, et s’excusait sur ce qu’il fallait, pour gagner de l’argent, attirer le peuple et s’accommoder au goût des halles. […] Un roi d’Orient les ayant vus jouer, demanda à Néron quelqu’un de ces comédiens ; j’ai dans mes États, disait-il, des peuples qui parlent diverses langues ; j’ai bien de la peine de leur faire connaître mes volontés par des truchements. […] Le théâtre est une république où tous les citoyens sont égaux, tous de la lie du peuple, du même métier, de la même troupe.

382. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

car si le Diable ne se masquoit & transformoit en Ange de lumiere, si les faux Prophetes, Idolatres, heretiques, hypocrites, sorciers, & ses autres sectateurs n’estoient trauestis & affublez d’vne robe d’innocence, ils n’attireroient tant de peuples à leur cordele, & si on leuoit le masque on ne vit iamais rien de si hideux & espouuantable soubs ces apparences exterieures : sans le masque, tout ainsi que les Attelains, ils ne ioüeroient pas bien leur personnage & n’auroient l’asseurance de se faire voir à descouuert. […] de ce qu’on faict des ieux de theatre dans les Eglises, & non seulement des bastelleries, mais on introduict des mommeries, & qu’aux trois festes apres le iour de Noel les soubs-Diacres, Diacres & Prestres exerceans leurs farceries & folies par des gestes honteux, raualent & auillissent l’honneur du Clericat au grand scandale du peuple, qu’ils deuroient plustost instruire par leurs predications. […] iours, mais pour s’accommoder à la foiblesse du peuple il permit que ce fut alternatiuement & de iour entre autre, le Concile de Mascon 1. […] Nicece, afin que par son merite nous paßions le cours de ceste annee heureusement & en paix dequoy le Curé bien aisè fit sonner à vigiles, & venans en l’Eglise auec les prestres & le peuple : ce gourmand tardoit à venir & il luy enuoya message sur message, ausquels il faisoit responce qu’ils eussent vn peu de patience qu’il venoit : l’office finy le Curè courroucè contre luy courut hastiuement en son logis pour le suspendre de la communion, mais ce miserable attaint d’vne fieure brusloit du vin & d’vn feu diuin à l’instant c’estant apperceu du Curé, il le supplie auec pleurs & gemissemens de luy donner vne penitence, & pendant que le Curé le blasmoit luy reprochant que meritoirement il ressentoit cet ardeur puis qu’il n’auoit tenu compte de venir à vigiles en l’Eglise de S.

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