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69. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.

70. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Comment ferez-vous, dites-le-moi, pour allier maintenant les Spectacles avec votre Baptême, et pour vous persuader qu’ils n’ont rien de commun avec ces maximes du monde auxquelles vous avez renoncé ? […] C’est ainsi que les Pères de l’Eglise ont appelé les Théâtres, persuadés qu’ils étaient, que les spectacles ne pouvaient passer que pour les œuvres du Démon ; seconde vérité qui doit nous les faire envisager avec toute l’horreur et tout l’effroi qu’ils inspirent aux âmes saintes. […] En vain on veut vous persuader qu’ils rendent l’âme compatissante, et que lorsqu’on verse des pleurs à certains récits, c’est une marque indubitable qu’on est humain et généreux. […] Le cœur séduit commence à désirer qu’il n’y ait point d’enfer, et à la fin il se le persuade.

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