Ce sont des violences qui se produisent sur la Scéne, une incontinence effrénée, la haine & le fratricide ; est-il permis de comtempler l’image du crime avec une sorte de complaisance. […] Dans la supposition que le Théâtre ne seroit pas dédié aux simulacres des faux-Dieux, infecté des cérémonies de la superstition, les fidéles devroient en détourner les yeux : quand même le crime ne s’y produiroit pas avec effronterie, on y remarque une sorte de vanité qui n’est nullement permise aux Chrétiens.
Ces représentations profanes, ces spectacles où assistent tant de mondains oisifs & voluptueux, ces assemblées publiques & de pur plaisir, comédies & bals, sont-ce des divertissemens permis ou défendus ? […] Jesus-Christ, qui veut bien être tenté pour nous apprendre à résister à la tentation, permet que le Démon lui expose ce vain éclat, comme un exemple de ce que le père du mensonge doit faire par la séduction artificieuse du théatre.