/ 565
348. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Les Lacédémoniens ne voulurent jamais écouter ni Tragédie ni Comédie, disant qu’il n’étoit pas permis d’entendre même par amusement, ceux qui contredisoient les Loix. […] Que si la Poësie Dramatique veut s’opiniatrer à demander entrée dans notre République, & prétend nous prouver par raisons qu’on ne la peut exclurre des Républiques bien reglées, nous lui dirons que très-volontiers nous la recevrions, si nous consultions le plaisir qu’elle nous donne, & les charmes que nous lui trouvons ; mais que nous ne croions pas qu’il nous soit permis de trahir ce qui nous paroît la vérité. […] Hé bien permettons à ses défenseurs qui sans être Poëtes eux-mêmes, sont épris de la Poësie, de plaider sa cause par un discours simple & sans harmonie. […] Il seroit très téméraire à moi, d’oser contredire Aristote, & encore plus téméraire d’oser contredire son Traducteur, que je viens de faire connoître : qu’il me soit du moins permis de proposer mes doutes. […] Ce cœur si disposé à la pitié, est un heureux présent de la Nature, qui permet que notre facilité à nous laisser attendrir, aille même jusqu’à la puérilité.

349. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Ce n’est pas qu’il n’ait fait tout ce que la brièveté du temps et ses occupations de devoir lui ont permis, pour donner à son discours l’air le moins contraint, le plus libre et le plus dégagé qu’il a pu; mais, comme il n’est point de genre d’écrire plus difficile que celui-là, il avoue e bonne foi qu’il aurait encore besoin de cinq ou six mois pour mettre ce seul discours du Ridicule non pas dans l’état de perfection dont la matière est capable, mais seulement dans celui qu’il est capable de lui donner.

/ 565