Je ne terminerai point cet écrit, Monsieur, sans vous entretenir d’un recueil en trois volumes in-12, publié en 1728 par M. le Marquis Maffei, sous ce titre : Theatro Italiano, osia scelta di Tragedie per uso della Scena.
Ce qui me fait encore mieux voir que Saint Thomas, en disant que la Comédie n’était pas illicite en elle-même, « secundum se », n’a pas prétendu la justifier selon l’usage ordinaire, c’est qu’il semble au contraire qu’il ait blâmé cet usage quand il a dit q. 167. a.2. ad 2 de sa 2.2. que l’assistance aux Spectacles devient mauvaise en ce qu’elle porte l’homme aux vices de l’impureté ou de la cruauté, par les représentations qu’on y fait. « Inspectio Spectaculorum vitiosa redditur, in quantum homo sit pronus ad vitia vel lasciviae vel crudelitatis, per ea quae ibi repraesentantur. […] C'est ce que Saint Augustin nous dit avoir éprouvé, lorsqu’il parle dans ses Confessions de la joie intérieure qu’il ressentait, lorsqu’il voyait sur le Théâtre les désirs des amants passionnés accomplis et la tristesse dont il était saisi, lorsqu’il voyait leurs intrigues rompues ; que cependant cette tristesse ne lui était pas moins agréable que la joie, parce que ses passions étaient émues, et qu’il s’appliquait à lui-même ce qui se passait dans les autres. « Sed tunc in Theatris congaudebam amantibus, cum sese fruebantur per flagitia ; cum autem sese amittebant, quasi misericors contristabar, et utrumque me delectabat tamen.