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19. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Un peintre n’a pas besoin de voir ce qui ne lui est pas permis de peindre. Et qui ne fait qu’il peche, s’il peint ce que la pudeur défend de montre ? […] Dans un moment d’ivresse, il voulut la faire peindre sans habit par le fameux Apelles. […] Apelles & Campargue, sont peints avec de pareils traits. […] Racine n’a peint que les juifs.

20. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Le Musicien Français s’épuise dans l’Ariette à faire briller ses talens & la voix d’un Chanteur ; au-lieu qu’en composant un air, il ne s’applique qu’à peindre un sentiment. […] Je crois pourtant qu’il serait mieux de terminer les Drames modernes par un Chœur, parce qu’on suppose alors que l’on peint ce qui se passe dans l’âme des personnages. […] Mais comme cette mélodie dure trop long-tems, & qu’elle ne s’arrête pas toujours à peindre des passions, il est clair qu’elle détourne l’attention du Spectateur, & qu’elle l’oblige souvent à perdre de vue l’intrigue du Poème. […] Rousseau n’est pas non plus trop partisant des ariettes ; ce qu’il en dit peint assez le genre de celles qui sont tant applaudies au nouveau Théâtre. […] Mais la musique vocale serait alors plus supportable aux yeux du Philosophe, puisqu’elle peindrait davantage la Nature, qu’elle s’éfforce toujours de copier, malgré toutes les subtilités de l’Art.

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