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61. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Tout y est sacrifié au jeu des passions. […] On devient bientôt acteur secret dans la tragédie ; on y joue sa propre passion. […] Houdart de la Motte appelle le théâtre une vive école des passions . […] C’est là qu’ils entendent tout ce qui peut exciter leur curiosité, développer les germes de leurs passions et les familiariser avec le vice. […] Mais, dit-on, quel inconvénient y a-t-il qu’ils entendent parler de la passion de l’amour ; il faut bien qu’ils la connaissent tôt au tard ?

62. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

mes Frères, la tragédie & la comédie ne sont-elles plus comme autrefois le tableau mouvant & animé des passions humaines ? ne sont-elles pas ces passions mêmes mises en jeu & en action ? […] mes Frères, il n’est que trop vrai que nous portons tous dans le fond de notre cœur le principe & le goût de cette funeste passion. […] Oui ; ce plaisir prouve que vous avez reçu dans votre cœur l’impression de toutes les passions qu’on y représente. […] Par conséquent lorsque vous vous plaisez à voir la représentation d’une intrigue amoureuse & à entendre le langage de la passion, c’est une preuve que cette passion n’est pas à vos yeux ce qu’elle est à ceux de la religion, c’est-à-dire, une passion honteuse & criminelle : & y a-t-il donc tant de distance entre approuver une passion, l’aimer & la ressentir ?

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