Quelles images plus fortes, plus intéressantes, souvent même sublimes de la perversité de nos mœurs et de nos usages, principalement dans le Temple de Thémis, où la plupart de ses Ministres assoupis sur leurs redoutables Tribunaux, laissent à leurs passions le privilége odieux de mettre les poids dans sa balance, et où le plus grand nombre de ses organes fait un trafic honteux et mercenaire de l’éclat de leur voix et de la subtilité de leurs sophismes, du faux et de la vérité, selon vos propres expressions ! […] Ce ne sera ni l’injustice de nos Censeurs, ni les préjugés aveugles des passions humaines qui seront nos juges, ce sera Dieu seul, dont l’œil perce le fond des cœurs.
y a-t-il rien qu’une vue si dangereuse ne puisse émouvoir ; les sens, les passions, la vertu même des plus forts s’y trouvent ébranlées, et souvent renversées ? […] n’est-ce pas là que s’allume une passion que la vue et les regards enflamment de plus en plus ; car chacun y voit de quoi il est capable, chacun approuve et désire de faire ce qu’il voit devant ses yeux, il n’y a personne qui ne sorte de là tout en feu ; je n’en excepte ni les enfants à qui on ne devrait pas donner ces leçons prématurées, ni les vieillards, que la seule bienséance devrait détourner de semblables désordres.