Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire, la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. […] » L’esprit du Christianisme consiste encore à obtenir le pardon de ses péchés, il consiste dans la connaissance de la vérité et dans le mépris même des plaisirs24. « Y a-t-il rien, dit Tertullien, de plus agréable que d’être réconcilié avec Dieu, d’avoir une parfaite connaissance de la vérité, que de reconnaître ses erreurs et que d’avoir la rémission de ses péchés passés ? […] Chrysostome 33 expliquant ces paroles du Chapitre onzième de saint Matthieu : « Celui qui voyant une femme, concevra un mauvais désir envers elle, a déjà commis le péché dans son cœur » ; ce Père parle du danger qu’il y a d’assister à la Comédie, par rapport aux femmes qui paraissent sur le Théâtre. « Si une femme négligemment parée, dit-il, qui passe par hasard par la place publique blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles et non par hasard, mais de propos délibéré et avec tant d’ardeur qu’ils passent un temps considérable à regarder des femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque leurs paroles dissolues et lascives, leurs voix et leurs chants impudiques, les portent à la volupté ? […] » L’on pourra peut-être croire qu’en approchant plus près du siècle présent, les Théâtres se sont purifiés et ont beaucoup changé, mais on en peut juger par ce qui s’est passé du temps de saint Charles, et depuis lui jusqu’à présent. […] La troisième, les Comédies ne sont plus aujourd’hui, comme elles étaient par le passé ; Le Théâtre est bien plus pur qu’il n’était ; l’on n’y représente rien qui soit opposé à l’honnêteté et à la pureté des mœurs.
Elle est pour le Poète une image détaillée de ce qui se passe de violent dans l’âme des Personnages de sa Pièce. […] Je crois pourtant qu’il serait mieux de terminer les Drames modernes par un Chœur, parce qu’on suppose alors que l’on peint ce qui se passe dans l’âme des personnages. […] Lorsqu’un des Auteurs du nouveau Théâtre(68) a dit quelque part, Et l’on pense bien peu quand on fait des Chansons ; Il ne prétendait sûrement pas que sa remarque passât pour une règle.