Mais la preuve de ce que je dis se fortifie beaucoup, par la nature de plusieurs pieces de theatre, qui font aujourd’huy le plus agreable divertissement des auditeurs ; car souvent, où elles sont toutes bouffonnes, ou elles peuvent passer pour impies, étant une chose trop connuë, qu’on en a vû, qui tournoient toute la devotion, & la pieté en ridicule. […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si delicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gemissement, respectant toûjours leur caractere ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persuader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; & je m’assûre, que vous même, ayant l’esprit un peu Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la comedie.
Si je ne fais remonter ici l’origine de l’Opéra-Bouffon qu’au commencement du siècle passé, il n’en faudra pas conclure qu’il ne puisse se glorifier d’une antiquité plus reculée. […] Cette jolie invention mérite de passer à la postérité.