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143. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Il n’y a que la laideur, l’infirmité, la vieillesse, qui par une triste nécessité puissent garantir une fidélité involontaire ; mais à même temps elles font pour l’autre partie une nécessité bien excusable de chercher ailleurs ce qu’on ne peut trouver chez soi. […] c’est à elle seule à faire le procès, si le mari sauvage, ou trop régulier, ou trop économe, ne veut pas fournir au jeu, à la toilette, aux parties de plaisir ; s’il n’approuve la dissipation, l’amour du monde, le bal, le spectacle, la compagnie ; si maître chez lui, il ne veut pas souscrire à l’indépendance & recevoir le joug de la domination ; la seule inconstance, la diversité des goûts, la gêne bourgeoise de l’uion conjugale, l’ennui de l’uniformité, le ton du jour, &c. suffisent pour autoriser le divorce au tribunal de Thalie, & sous peine du ridicule l’arrêt souverain en est porté, & exécuté par provision. […] Il conserve des parties défectueuses que le goût régnant soûtient encore (quel goût du vice !). […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour. […] Elles sont moins retirées : le jeu, le bal, les spectacles, les repas, le grand monde, les parties de plaisir, remplissent agréablement tout leur temps.

144. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Ces spectacles dont il parlent, & contre lesquels ils invectivent avec tant de zele, étoient en partie sanguinaires & cruels, & en partie infames & honteux ; en sorte que les personnes qui avoient quelque sentiment d’humanité, ou de pudeur, en avoient elles-mêmes de l’horreur. […] Si l’oisivité est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ? […] C’est la seconde demande, Messieurs, à quoy j’ay dessein de satisfaire en ma seconde partie, où j’ay à vous faire voir, que ces spectacles qui sont criminels à l’égard de plusieurs, sont encore dangereux à l’égard de tout le monde. […] General, permets, au Pere ** de faire imprimer un livre intitulé, Sermons sur tous les sujets de la Morale Chrétienne, cinquiéme partie contenant les sujets particuliers, tome second, les principaux desordres du Siecle, qui a esté vû & approuvé par trois Theologiens de nôtre Compagnie.

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