Comme on ne représente sur le théâtre que des aventures galantes et extraordinaires, et que les discours de ceux qui y parlent sont assez éloignés de ceux dont on se sert dans la vie commune, on y prend insensiblement une disposition d’esprit romanesque et licencieuse, on se remplit la tête de héros et de héroïnes.
Nous avons parlé ailleurs de la Fête êtablie depuis peu par le Comte & la Comtesse de Roule dans leur terre de Rouville en Beausse à l’instar de celle de Salenci, qui vient d’être honoré du témoignage public, d’approbation de Monsieur & de Madame (le Comte de Provence, frere du Roi ;) ils ont donné à un établissement aussi propre à inspirer l’amour de la vertu ; en conséquence la Marquis de Noailles, premier Gentilhomme de la Chambre de Monsieur, & la Duchesse de Lesparre, Dame d’atour de Madame, s’étant rendu le 22 septembre 1776 au Château de Rouville, remirent de la part de Monsieur un Cordon bleu qu’il avoit porté, & de la part de Madame une Couronne de rose pour la Rosiere de Rouville. […] L’Orateur qui devoit la complimenter marchoit le dernier, après lui, les musiciens qui resterent à la porte : les garçons entrerent, firent un cercle autour de la Rosiere, un d’eux lui parla en ces termes : Vertueuse Rosiere ! […] Les Maîtres & Maîtresses d’Ecoles dans le mêmes principes n’en parlent guere, on ignore jusqu’au nom de Catéchisme & on le méprise ; à peine, dit-on aux Eléves, qu’il y a un Dieu.