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64. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Ce Gout nous a donc paru à tous, être le seul bon : ce qui est d’autant plus remarquable, que tout Poëme Dramatique ayant été fait pour plaire à une Nation, & non pas pour amuser les autres, pour être représenté dans cette Nation, & non pas pour y être lû, doit beaucoup perdre devant des Etrangers qui ne le peuvent connoître que par la lecture. […] En même-tems que notre compassion flatte notre amour propre, elle paroît nous faire honneur. […] Il étoit aisé à Euripide de faire paroître Hippolyte coupable, en le dépeignant comme un orgueilleux qui s’étoit déclaré l’ennemi, non-seulement de l’Amour mais du Mariage. […] Il étoit aisé à Sophocle de faire paroître Œdippe coupable. […] Œdippe a paru.

65. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Pour étonner les spectateurs par un appareil terrible, il voulut faire paroître souvent des Furies, des Ombres, des Tombeaux, &c. […] Il ne négligea point les décorations, qui furent perfectionnées par Sophocle, puisque ce fut lui, suivant Aristote, qui en parut l’inventeur. […] La Tragédie parut alors avoir sa forme entiere ; on crut qu’un quatriéme Acteur jetteroit de la confusion, & qu’il ne devoit point paroître, à moins qu’il n’eût que très-peu de choses à dire. […] Le chant nous paroît pouvoir s’accorder avec la vraisemblance. […] Eschyle avoit été près d’être lapidé, pour quelques vers qui avoient paru impies.

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