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197. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

A Athenes, pour empêcher un jeune homme de se livrer à l’excès du vin, on enivroit un esclave, & on le faisoit paroître dans le plus fort de son ivresse aux yeux de celui qu’on vouloit garantir de ce vice. […] Ceci pourra paroître singulier à la plupart de ceux qui sont accoutumés à regarder la Comédie comme un Spectacle de pur amusement ; mais je les prie de mettre à part les préjugés que l’habitude leur a fait contracter, & d’examiner quelques Comédies d’après les principes constitutifs de son essence, j’espere après cela, que la plupart de mes lecteurs trouveront mon opinion moins extraordinaire. […] Il s’ensuivra delà que le but de la Comédie est de ne rien corriger, puisqu’on ne lui laisse la liberté que d’attaquer des défauts qui n’ont aucune qualité nuisible à la Société, & auxquels il me paroît fort difficile d’assigner un rang dans le genre vicieux.

198. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Dans le Cid, le Roi de Castille est un Prince sans élévation d’ame, sans dignité, qui n’a presque rien à dire ni à faire ; témoin oisis qui ne paroît que pour ennuyer. […] C’est pourtant le cas où nous nous trouvons Militaires, nobles, Financiers, Bourgeois ; tout veut paroître instruit, tout prend un ton de connoisseur. […] Il nous paroît également nécessaire de dessiner à part les caractères, & de les opposer l’un à l’autre, pour s’assurer de l’effet qu’ils peuvent produire.

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