Ce qui n’est pas une occasion prochaine de péché pour une telle personne, peut l’être pour telle autre, vu sa faiblesse, son caractère, etc. […] D’ailleurs, est-il jamais permis de s’exposer à l’occasion de péché mortel, de soutenir les comédiens, de scandaliser le prochain, pour trouver compagnie ou pour la musique ? […] Paul : Ceux qui font le mal et ceux qui l’autorisent par leur consentement, sont devant Dieu coupables du même péché. […] » Ces personnes pèchent grièvement, dit un célèbre théologien*, qu’on n’accusera pas de rigorisme, parce qu’elles coopèrent au péché mortel des comédiens, qui sont eux-mêmes cause des péchés que commettent les spectateurs. […] Écoutons Benoît XIV, un des plus grands et des plus savants Pontifes que l’Église ait eus ; « bien loin, dit-il, que les partisans de la morale même la plus relâchée exemptent de péché mortel les ecclésiastiques qui osent aller à de telles comédies, ils décident unanimement que les laïques même ne peuvent presque jamais y assister sans se rendre coupables d’un péché grief.
Jean Gerson dans un de ses Sermons contre la luxure, dit, « Qu’il est très malaisé, à cause de la fragilité des hommes, qu’on danse sans commettre beaucoup de péchés, et que tous les péchés se trouvent et paraissent à leur tour dans le bal. » Gerson in part. 4. serm Dominica tertiæ Advent. […] Ajoutons à tant de témoignages si exprès, et si formels, les sentiments de beaucoup de personnages illustres en piété, qui ont fait des Sermons entiers contre la danse, et qui considèrent de près, et dans la lumière de la vérité, les péchés qui s’y commettent ordinairement, et qui naissent des regards, des attouchements et des entretiens, les condamnent encore, et les détestent comme un divertissement diabolique ; et ne croient point que personne se puisse innocemment exposer au péril qui s’y trouve, quelque chaste et quelque établi qu’il soit dans la mortification des sens. […] Mais il importe encore d’insérer ici ces paroles du Catéchisme Catholique de Conrad Aingius : « La danse mondaine, dit-il, se doit ainsi définir ; elle est un cercle dont le centre est le Diable, et duquel ses Anges qui l’entourent font la circonférence ; et c’est pour cela qu’elle ne se fait jamais sans péché. […] Talem choream ordinavit Satan post adorationem vituli. » Il poursuit, et continue à montrer que tous les péchés se rencontrent dans la danse, et que personne, quelque pure, et quelque sainte qu’elle puisse être, ne saurait y assister, qu’elle n’en sorte chargée de quelque péché. […] est-il possible que l’on tolère dans l’Eglise de Dieu un libertinage si horrible, et que l’on voie des écoles publiques de lubricité, et des assemblées où se font des trafics infâmes, et où se concluent les desseins des impuretés les plus abominables, et des adultères, même les jours des Dimanches et des Fêtes, et encore plus particulièrement dans le temps que l’Eglise a destiné pour remercier Dieu du bienfait inestimable de la naissance de son Fils, et depuis la Septuagésime jusques au Carême, c’est-à-dire lorsque suivant les intentions de cette même Eglise, nous devrions être occupés à pleurer nos péchés, et à nous disposer à obtenir la grâce d’une parfaite pénitence.