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33. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Jetons un voile sur ces horreurs ; bornons-nous à la licence dont on n’ose être l’apologiste que parce qu’on l’aime. […] J’ose même en appeler à la conscience ; malgré l’endurcissement où l’habitude & le mauvais exemple ont pu jeter, il n’y a pas de femme, il n’y a point de Comédienne, c’est tout dire, à qui la vue d’elle même ne cause des remords. […] Qu’au milieu même de la licence quelque personne respectable se présente, elle en rougira, fera des excuses, se couvrira ; elle n’osera paroître devant des femmes respectables, devant son père, devant ses enfans : tant la vertu se fait rendre justice par ses ennemis même. […] Quelle honnête femme pourroit en parler, & elle ose le montrer ! […] Une fille sage & modeste élève par sa modestie des barrieres que le libertin n’ose franchir, & annonce une vertu qu’il n’ose ni attaquer ni révoquer en doute.

34. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

SIRE, Que nous représente cet étalage de pompe et de magnificence que le Démon ose mettre aujourd’hui sous les yeux du Sauveur, sinon ces illusions du Théâtre dont cet Ange de ténèbres fascine les esprits ? […] S’ils sont bons, dès lors Dieu récompensera ceux qui les fréquentent ; si au contraire ils sont mauvais, comment ose-t-on les justifier, comment ose-t-on y assister ? […] C’est dans ce Livre, et non ailleurs, que je puise, ô mon Dieu, les grandes vérités que j’ose annoncer ici en votre nom ; c’est dans ce Livre qu’on trouve les plus fortes preuves contre les Spectacles et contre ceux qui les fréquentent ; Livre éternel, Livre divin, où chaque page est un Arrêt qui proscrit les Théâtres comme étant la ruine de la Religion. Quel est l’homme d’entre vous, mes Frères, qui voulût mourir à la Comédie, et qui osât à ce dernier moment offrir à Dieu son assistance aux Spectacles, comme une œuvre méritoire ? […] [NDE] gazant = mettre une gaze, et au sens figuré, adoucir ce qu'il y a de trop libre, trop osé.

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