Au reste la conformité grande quant à ce qui est des choses, entre le labeur de ce grand homme, et le mien, m’a apporté beaucoup de satisfaction, vu que par là demeure réfutée l’imposture de certains Apologiseurs des Théâtres de par deçà, qui avaient osé coucher de lui, comme s’il les eût mis, de même comme eux, entre les choses indifférentese : par ce double écrit tout au rebours, il paraît à clair qu’il en fait tout le même jugement que nous, et qu’il en a publié l’un en une occasion du tout même que celle qui m’a fait mettre la main à la plume. […] Or cela ne fut pas seulement à une fois, ou à deux, mais continua jusques au temps de Pompée le Grand, qui pour garantir son Théâtre de passer par la même rigueur, s’avisa d’en faire un lieu Sacré, et lors de sa dédicace, y ayant assemblé le peuple, ne le qualifia pas un Théâtre, mais lui donna le nom de Temple, et le consacra à Vénus, de sorte que les Censeurs n’y osèrent toucher. […] Que s’il est vrai qu’elles se divertissent parfois aux Théâtres, nous avons déjà dit, que nous n’estimons pas que ceux qui y montent devant elles, osassent se faire connaître pour ce qu’ils sont, et avouons bien que bonne partie de ce que nous avons observé de mal en ces lieux, en est alors retranché. […] Nous n’avons pas identifié cet apologiste du théâtre qui a osé se réclamer de Rivet pour affirmer que le théâtre est un adiaphoron, une de ces choses indifférentes en matière de foi sur lesquelles les fidèles sont libres de suivre l’opinion qu’ils veulent.
C’est là que nos passions perdent leur humeur sauvage, et n’osent se produire avec leur brutalité ; car qui voudrait avoir tant d’honorables témoins de ses extravagances ? […] Elle n’est pas de ces remèdes chagrins, comme la diète et la purgation, qu’on ne peut prendre utilement qu’avec des précautions fâcheuses, des ordonnances de Médecins, des temps et des heures limitées qui ne permettent rien qu’avec poids et mesure, qui vous tiennent dans une si étroite captivité ; que vous n’oseriez respirer qu’un air fait d’artifice. […] Qui oserait jouer un Vendredi S. le jour de Pâques, de Noël, de Pentecôte, etc. […] Il en forge tous les jours de nouveaux, plus ils sont exécrables, plus ils sont à son goût : car il ne veut que des impiétés étudiées, et qui disent des mots que le commun n’oserait dire. […] Le saint Esprit, nous assure que c’est une abomination, quelqu’un l’osera-t-il contredire ?