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152. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Leurs successeurs, sans avoir leurs talens, n’ont que trop imité leurs foiblesses, & de toutes les loix dramatiques ils ne savent observer que celle qu’ils se sont prescrite de mettre l’amour par-tout, contre l’ordonnance & l’unité de l’action, la vérité & la vrai-semblance. […] Au milieu de tant d’écueils le naufrage de la modestie est inévitable, tantôt impudemment sans observer les bienséances, tantôt poliment sous la gaze de l’équivoque, tantôt par des aveux de ses sentimens qu’on ne devroit jamais faire, tantôt en bravant la volonté des parens par des mariages clandestins ou forcés, que la seule passion a formés.

153. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Il est vrai que ces pieux personnages qui ont voulu changer les temples et les mosquées en Eglises, ont mis à leur théâtre dévot des conditions qui ne s’observent guère, et qui en écartant le danger affadissent le sel du spectacle. […] On a porté la sévérité jusqu’à défendre aux Organistes de jouer pendant l’office divin des vaudevilles, des pièces profanes, des chansons tendres, des airs d’opéra, qui ne peuvent que distraire le peuple de l’attention au service, refroidir sa dévotion, par les sentiments qu’ils inspirent, et lui rappeler les mauvaises paroles composées sur ces airs : défense presque partout mal observée, soit par le goût du joueur, le plus souvent sans piété ; soit par disette et stérilité, la plupart ne sachant point d’autres airs, et n’étant pas en état d’en composer.

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