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50. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Un enfant du Marais, au courant du répertoire ordinaire des Théâtres secondaires, n’est point embarrassé aujourd’hui pour raisonner, si l’on veut bien nommer raison les traits que sa mémoire lui fournit ; il y en a même qui n’ont pas d’autre éducation, et dont les parents s’applaudissent d’une intelligence, qui fait naître souvent dans la société des scènes comme Molière en a si bien tracé dans ses comédies des Précieuses ridicules et des Femmes savantes. […] Mes deux champions étaient déjà rentrés dans Paris, je n’avais pas même jeté les yeux sur la carte que le jeune homme m’avait glissée dans la main, en me laissant à ma place, livré aux plus philosophiques des réflexions sur les effets, les causes et les suites de ce qu’on veut bien nommer le point d’honneur. […] J’étais à peine installé dans un joli cabinet, dont la vue donnait sur le boulevard Neuf, que je vis une voiture s’arrêter devant la porte et en descendre une jeune élégante, accompagnée par un gros monsieur, que je remis pour l’avoir vu souvent à la Bourse, surtout quand il y a ce qu’en jargon du lieu on nomme un coup à faire. […] Pénétré de ce grand principe, et tout en brodant sur ce sujet, j’arrive à ce boulevard qu’on a nommé, je ne sais pourquoi, Montparnasse. […] L’ plaisir est une marchandise qu’on doit mettre à la portée d’ tout l’ monde ; Montrouge et les Gobelins viennent ici, jouir à peu d’ frais, d’ tout c’ que Paris a d’ mieux. » En effet, je lus trois titres favoris des Variétés, du Vaudeville et du Gymnase ; un sourire de satisfaction m’instruisit du motif du curieux empressement de la petite bonne, et le nom d’un certain acteur que je nommai et qui la fit rougir en passant, me confirma que la jeune personne ne s’était pas seulement occupée de la garde des enfants confiés à ses soins, et que les coulisses du Montparnasse recelaient son heureux vainqueur.

51. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Au jugement de l’un, l’orgueil est en abomination aux yeux de Dieu, l’impureté un crime si horrible qu’il ne veut pas même qu’il soit nommé, la passion pour les richesses une véritable idolatrie, le faux point d’honneur une injustice criante qui entreprend même sur les droits du Très-haut, qui s’est réservé la vengeance : au jugement de l’autre l’humilité est une bassesse, la patience une lâcheté, la mortification une folie, la pauvreté presqu’un crime, l’affliction un tourment, l’humiliation un supplice, & la modestie un vain scrupule.

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