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2. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Tout est parlant tout est dans la nature, tout tombe sous nos sens. […] Tout est dans la nature : l’objet est à portée, comme nous venons de le dire. […] La nature dans le cours ordinaire des choses est maussade : il s’agit ici de la belle nature, de la nature enfin perfectionnée par le goût ; mais pour la distinguer il ne faut pas moins de délicatesse de tacts, que de pureté dans les lumieres. […] La nature a-t-elle des leçons aussi vives ? […] On prend ici la nature par opposition à l’art.

3. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Si l’on se méthamorphose journellement & sans le moindre effort, dans les divers rôles que l’homme joue sur la terre, pourquoi le Comédien n’emprunteroit-ils pas dans le sien, la même facilité, un ton de grandeur, & des affections que la nature lui auroit refusés ? […] S’il est nécessaire au Comédien de jouer ces rôles d’après nature, on en fait donc un monstre en horreur au genre humain ? […] Je demande, si pour imiter la nature par exemple d’après un autre tableau, avec les secours des couleurs, il faut être animé de toutes ses lumières, instruit de tous ses moyens, enfin s’il faut être la nature même? […] Du moins quand on se contente de copier les imitateurs immédiats de la belle nature : Qu’on suppose pour un moment que le tems nous ait transmis les chefs-d’œuvres de la peinture ancienne, dans toute leur fraîcheur & leur beauté. […] Les sentimens se succédent dans une scéne avec une rapidité qui n’est pas dans la nature.

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