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84. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

C’est le recevoir après sa mort, & admettre sa mémoire parmi les quarante. […] Racine, aussi dangereux par sa séduisante tendresse, ne s’est jamais dégradé par des grossieretés ; il est mort, aussi bien que Corneille, en déplorant par une sincère pénitence ce que l’Académie veut marquer au sceau de l’immortalité par les suffrages de la nation & les siens. […] M. de Chamfort est embarrassé de concilier l’Académie avec elle-même, & avec le gouvernement éclésiastique & civil, & de justifier l’indécence qui priva des honneurs littéraires un de nos plus célébres écrivains, un citoyen vertueux des droits de citoyen & à la vie & à la mort, car il est vrai que Moliere a vécu dans l’infamie légale, & Corneille en homme d’honneur, qu’il est mort sans aucune marque de religion, qu’il a été privé de la sépulture éclésiastique, & Corneille en bon Chrétien. L’Académie n’a daigné penser à Moliere qu’un siecle après sa mort, & les deux Corneilles y ont été reçus. […] Moliere est un des plus dangereux ennemis que le monde ait sucité à l’Eglise, d’autant plus redoutable qu’il fait encore après sa mort le même ravage qu’il avoit fait de son vivant.

85. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

 ; ce qui obligea Moïse, percé de douleur, de briser les tables de la Loi, et de commander aux Lévites de prendre les armes, de les mettre à mort, et de les tuer sur la place. […] Le Diable ne trouve point de moyen plus puissant, pour obtenir d’Hérode la mort de ce S. […] Serait-il possible que vous n’eussiez pas en exécration une chose qui a été si nuisible à toute l’Eglise, qui a tant affligé Jésus-Christ par la mort d’un homme qu’il aimait ? […] Ces révoltes continuelles dureront autant que vos jours, la mort seule vous en délivrera entièrement, lorsqu’elle séparera l’âme de votre misérable corps de corruption. […] Mais, répondrez-vous, toujours vivre sans plaisir, ce n’est pas vivre, j’aimerais autant mourir, car la vie Chrétienne n’est qu’une mort continuelle.

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