Le Poète comique, qui marcherait par le chemin si rebattu et si dangereux de la Comédie de nos jours, ressemblerait, sans doute, à ce Médecin pernicieux : comme lui il apporterait, à une nombreuse assemblée de malades, au lieu d’un remède capable de les guérir en corrigeant leurs vices, il leur apporterait, dis-je, la mort, en les entraînant dans de nouveaux excès par ses discours et par ses actions.
Enfin sur ses vieux jours il s’avisa de se marier, prit une vieille femme de près de soixante ans, d’un bon caractere, avec qui il vêcut dans une parfaite intelligence ; il la soigna avec affection & lui donna tous les secours que lui permettoit sa modique fortune, dans les longues & fâcheuses infirmités, jusqu’à sa mort. […] Bouhours, après la mort de Moliere, fit quelques vers à son honneur, fort médiocres à la vérité, où il avance que ce Comique réforma la Ville & la Cour.