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261. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Sa médiocrité, sa mauvaise morale lui feront toujours perdre sa cause. Ce Journaliste son défenseur, en se bornant à la partie littéraire, oubliant les défauts essentiels d’irréligion & de morale, & même s’en rendant complice par une sorte d’approbation, fait-il bien son apologie ? […] Mais le but de tout ce recueil, c’est de rendre les Communautés odieuses, & le Journaliste l’approuve : Cette morale est toujours de saison, & ne reçoit que trop d’application tous les jours ; les détails contiennent d’importantes réflexions sur tant de vocations forcées & l’abus si fréquent &c. L’abus est donc bien fréquent, les vocations forcées bien nombreuses ; tous les jours la morale de cette piece reçoit son application.

262. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Peut-être n’êtes-vous pas catholique, les protestans proscrivent les images des Saints, du moins leur morale ne souffre pas des images obscénes, & les votres le sont. […] Moliere n’avoit garde de laisser échapper une morale si précieuse, & d’en faire le même usage que ce jeune homme, bien différent de celui qu’en fait Saint Augustin. […] Ce n’est pas sur le compte d’un jeune libertin qu’il la met, il lui donne bien plus de poids, il la met dans la bouche de Jupiter-même, qui porté sur un nuage avec tout l’éclat de la Divinité, la prêche du haut des cieux, au mari-même d’Aleméne, qu’il vient de deshonorer ; & l’assure que loin d’avoir à s’en plaindre, il doit se féliciter comme des plus grands honneurs que le pere des Dieux & des hommes ait bien voulu partager sa femme avec lui, ce qui fait l’édifiant dénouement de la piéce, & montre que le comique payen bien plus sage que le chrétien enseigne une morale saine, par l’exemple de la chûte d’un jeune homme ; tandis que le chrétien enseigne la plus scandaleuse, par l’exemple des Dieux.

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