L’Ouvrage dont je donne ici la Traduction est fameux en Angleterre sous ce titre : Examen abrégé des mauvaises mœurs et de la profanation du Théâtre Anglais : avec le sentiment de l’antiquité sur ce sujet. […] Car ce qu’en dit M. de Saint Evremond n’est que comme un léger crayon, qui n’est pas même ressemblant, au moins pour l’essentiel. « Il n’y a point de Comédie (ce sont ses termes) qui se conforme plus à celle des Anciens que l’Anglaise, pour ce qui regarde les mœurs. […] Evremond prenne ici les Mœurs, c’est-à-dire, ou par rapport aux règles du Théâtre, ou par rapport à celles de la Morale, les mœurs de la Comédie Anglaise sont très contraires aux mœurs de la Comédie des Anciens. […] Collier, lequel combat la Comédie Anglaise par un parallèle continuel avec celle des Anciens, dont l’Anglaise s’écarte si fort pour ce qui regarde les mœurs. […] Ils verront pour le moins que ni la Tragédie ni la Comédie ne doivent rouler sur une passion qui paraît presque toujours chez eux une vertu et non une faiblesse, ou qui est toujours pernicieuse aux mœurs sous quelque forme qu’ils la représentent.
Les mauvaises mœurs & le théatre sont inséparables. […] Elle s’envoleroit dans le pays qu’habitent leur réligion & leurs mœurs. […] Et le théatre qui leur donne cette vie morale, de danger très grand pour les mœurs. […] Est-il de vertu sans bonnes mœurs, & de bonnes mœurs sans pureté de corps & d’esprit ? […] Et douter de la nécessité d’une si bonne école des mœurs ?