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170. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Peignez le caractère des habitans du village, leurs mœurs, leurs actions ; faites-nous passer en revue les derniers Artisans de nos Villes. « Voulez-vous copier la Nature, (dit Horace dans son Art Poétique,) étudiez-là dans le cœur & dans les mœurs mêmes des hommes de différens états ; tous les traits que vous tirerez alors d’après elle, seront des traits vifs & animés8. » Ces paroles semblent avoir été faites en faveur des Poètes qui se destinent à la composition des Pièces du nouveau genre. […] Chez les Grecs & les Latins celui qui se destinait à charmer son Siècle & la Postérité, par des Ouvrages de génie, étudiait les mœurs des hommes, non-seulement dans les Livres, mais en parcourant différentes Contrées. […] Il est nécessaire qu’ils les visitent dans leurs demeures peu fastueuses, qu’ils les suivent au cabaret ; il faut épier, pour ainsi dire leurs passions & leurs mœurs.

171. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Euripide s’attacha d’abord aux Philosophes : il eut pour maître Anaxagore ; aussi toutes ses Pièces sont-elles remplies de maximes excellentes pour la conduite des mœurs. […] Ils en avaient dont les mœurs & les Personnages étaient Grecs ; ils les appellaient Palliates : & d’autres dont les mœurs & les Personnages étaient Romains ; elles s’appellaient Prétextates (on a déja vu cette distinction, sous l’Article Comédie). […] Corneille avait cependant connu ce genre, & sembla ne vouloir pas y donner son attache : mais Racine, né avec la délicatesse des passions, un goût exquis, nourri de la lecture des beaux modèles de la Grèce, accommoda la Tragédie, aux mœurs de son siècle & de son Pays.

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