/ 505
135. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Où trouver en effet plus véritablement que sur les Théâtres, ce luxe si opposé à la pauvreté évangélique, cette mondanité si contraire à la simplicité chrétienne, cette mollesse si incompatible avec l’austérité de nos devoirs, cet amour profane, si ennemi de la pureté Angélique qui doit former nos mœurs ? […] Aussi voyons-nous que les Spectacles changent comme les mœurs, et qu’il n’y a point d’Auteur qui n’étudie le goût dominant de sa nation pour le bien rendre ; point d’Acteur qui ne fasse tous ses efforts pour entrer dans les sentiments du rôle qu’on lui donne, et pour les communiquer à tous ceux qui l’écoutent. […] Oui, mes Frères, ces divertissements que vous excusez, ou que vous regardez comme des objets indifférents, tant pour la Religion, que pour les mœurs ; ces Tragédies que vous allez entendre avec un enthousiasme que rien ne peut exprimer ; ces Opéra que vous trouvez si magnifiques et si merveilleux ; ces Comédies que vous appelez l’école du savoir-vivre et des bonnes mœurs, sont les pompes de Satan. […]  » Que ne puis-je rassembler ici sous vos yeux tous ceux dont les Spectacles ont corrompu les mœurs ; tous ceux dont ils ont causé la ruine éternelle ! […] Les Gouvernements tolèrent des lieux que la seule bienséance ne permet pas de nommer ; mais les fréquenterez-vous, pour peu que vous respectiez la décence, et que vous ayez des mœurs ?

136. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — ESSAI SUR LES MOYENS. De rendre la Comédie utile aux Mœurs. » pp. 7-10

ESSAI SUR LES MOYENS De rendre la Comédie utile aux Mœurs. […] L’utilité de la Comédie étant reconnue, ce seroit ici la place d’examiner quelle est la forme qui lui convient le mieux pour parvenir au but qu’elle se propose de corriger les mœurs ; si la Comédie grecque étoit plus proche de la perfection morale que la nôtre, en nommant les personnes vicieuses qu’elle exposoit à la satire publique ; enfin si l’exclusion des Actrices sur les Théâtres Grecs & Romains, n’étoit pas plus propre à laisser dans l’ame des Spectateurs des impressions de vertu dégagées de tout mêlange de volupté qu’on remporte presque nécessairement de nos Spectacles.

/ 505