Nos Erostrates modernes, cherchant sans pudeur la célébrité, prétendent créer un homme nouveau : ils nous ont effrayés par les couleurs hideuses dont ils ont peint nos penchants naturels, et sont parvenus à nous faire honte des propriétés de notre être. « Vous êtes dans l’erreur, » nous crient-ils incessamment ; « détruisez vos passions ; cessez d’être ce que vous êtes, et devenez les fantômes de nos imaginations. » Infidèles Rhéteurs qui embarrassez notre simplicité dans vos sophismes, quand cesserez-vous de nous alarmer vainement ?
Les piéces nouvelles ne sont que d’anciennes idées rajeunies, habillées à la moderne. […] Il n’est pas surprenant que Voltaire en ait fait l’éloge ; pour ne pas en faire à deux fois, elle entreprit, non de composer de son chef, mais d’expliquer les deux Philosophes modernes, les moins faits pour les femmes, Leibnits & Newton, sans rien rétrancher de sa toilette, de ses plaisirs, du jeu, du bal, de la comédie, comme la femme du monde qui lui est la plus livrée. […] Jamais aucun systême ancien ni moderne n’a fait rouler l’Univers, à quoi cela serviroit-il ?