Là se débitent les impitoyables maximes des tyrans, confirmées par des exemples qui donnent de l’audace aux moins résolus, avec espérance que la nature des choses n’étant point changée, on peut encore, aujourd’hui faire ce qui s’est fait autrefois.
La tendresse fait l’unique bonheur de la vie. » Ces maximes exprimées en petits Vers délicats, relevées par un concert d’instrumens, chantées par des Sirenes au milieu d’une danse naïve passent comme par échos, dans la bouche des Bergers & des Nimphes. […] Dites-le nous, si vous l’osez, est-il raffinement dans les passions, recherche dans les maximes dépravées, affectation de tendresse dans la Poësie, & de mollesse dans les airs, qu’on ne s’étudie à mettre en œuvre pour flatter l’oreille, pour enchanter les cœurs, pour assoupir la raison, pour réveiller de coupables feux ? […] Nous sçavons (& j’ose le publier après l’avoir entendu de lui-même) qu’un Poëte * dont le talent souple, toujours loüé, toujours censuré, s’aissaya sur tous les genres de poësie (avec moins de censure pourtant que de succès sur l’Opera) nous sçavons que cet autre Quinault abjura ses travaux couronnés, & déclara les maximes de ces sortes d’ouvrages diamétralement opposées aux maximes du Christianisme. […] Leur austérité payenne, & plus louable que votre molle complaisance, entend sur la Scéne des maximes, où l’on ose établir dans l’or le centre du souverain bien. […] si à ces maximes, & à tant d’autres semblables d’une Ecole voluptueuse, les Spectateurs réclamoient avec l’autorité qui leur convient, les Auteurs auroient-ils le front detourner & de retourner en mille manieres leurs éternelles fadeurs ?