Theophile Patriarche d’Alexandriea, parce que les Spectacles sont contraires à la discipline des Chrêtiens ; Minutius Felixb, parce qu’ils sont mauvais ; Tatienc, parce que les Comédies sont pleines de choses frivoles & inutiles ; Tertuliend, par le jugement que les hommes font de ceux qui les representent & qui passent dans leur esprit pour des gens infames ; par le jugement que Dieu même en porte, n’y aïant rien dans les Spectacles qu’il ne condamne ; parce que les Spectacles sont du nombre des pompes du diable, ausquelles nous avons renoncé dans nôtre Baptême ; parce que les Païens mêmes jugeoient qu’un homme estoit devenu Chrêtien à cause qu’il s’en abstenoit, reconnoissant que l’instinct de la pieté Chrêtienne éloignoit du theâtre ceux qui en faisoient profession ; parce qu’il est impossible d’y conserver les sentimens de pieté qu’un Chrêtien doit toûjours avoir dans le cœur ; parce que tous les objets qui s’y presentent à lui, ne sont propres qu’à le détourner de Dieu & à l’attacher à la creature ; parce qu’il est ridicule de pretendre en pouvoir faire un bon usage & les rapporter à Dieu ; parce que supposé qu’il y en eût d’honnêtes, les Chrêtiens ne doivent toûjours les regarder que comme un miel envenimé, dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort ; enfin, parce que l’état d’un Chrêtien en cette vie est de fuïr toutes sortes de plaisirs, & de faire consister toute sa joïe dans les larmes de la penitence, dans le pardon de ses pechez dans la connoissance de la verité & dans le mépris même des plaisirs les plus innocens & les plus legitimes. Saint Cypriena condamne les Tragédies parce qu’elles donnent de mauvais exemples par les crimes qu’elles representent ; saint Clement d’Alexandrieb condamne les Comédiens tant parce que Jesus-Christ ne nous y conduit pas, qu’à cause que le theâtre où elles se joüent est une chaire de pestilence, & qu’on ne doit jamais préferer ce qui est agreable à ce qui est plus honnête & plus avantageux. […] Car j’apprens de Bouchel, que « la Reine Elizabethg, fem- du Roi Charles IX. n’étoit jamais masquée, ni elle, ni ses Damoiselles ; reprouvant en cela la mauvaise coûtume de France ». […] Thomas dit que c’est une chose mauvaise de foi, c « qu’une femme s’habille en homme, ou qu’un homme s’habille en femme » : De se vitiosum est quòd mulier utatur veste virili, aut è converso ; principalement parce que cela peut donner lieu à l’impureté, & que cela est défendu par la Loi en termes exprés, à cause que les Païens se servoient de ce changement d’habits pour la superstition de leur idolatrie ». […] Au lieu qu’ils doivent estre persuadez que Dieu les connoît parfaitement en quelque état qu’ils soient, qu’il jugera leurs bonnes & leurs mauvaises actions, qu’il châtiera les méchans, & qu’il recompensera les bons. » Pierre Gregoire de Toulouseb parle des masques à peu prés dans le même sens.
Le poëte est mauvais politique : Henri étoit plus prudent. […] On a fait sur Henri IV, vingt-pieces de théatre ; & toutes mauvaises, qui ne font que le dégrader. […] Henri, qui l’avoit exilé, le trouvoit mauvais. […] Louis XIV. eut d’abord la foiblesse de son grand-pere, il en fut mauvais gré à Pélisson : il en revint bientôt, & l’en estima davantage. […] Je ferai en sorte, Dieu aidant, que l’Eglise soit aussi bien qu’il y a cent ans : mais il faut, par vos bons exemples, que vous répariez ce que les mauvais ont détruit, & que la vigilance recouvre ce que la nonchalance a perdu.