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7. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VII. Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. » pp. 13-14

Le mariage dans les Comédies n’est que le voile de ce vice. […] Le Théâtre dépouille ces passions de tous ce qu’elles ont de grossier ; il ne fait paroître que celles qui ont une fin honnête, & qui ont le mariage pour but. […] Examinons à présent si dans une Comédie c’est le mariage qui meut, qui ravit les spectateurs. […] Des mariages où la passion ne domine pas, en sont bannis.

8. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « V. Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage.  » pp. 19-24

Si la comédie d’aujourd’hui purifie l’amour sensuel, en le faisant aboutir au mariage. […] Ainsi vous n’éviterez pas son jugement, qui que vous soyez, vous qui plaidez la cause de la comédie, sous prétexte qu’elle se termine ordinairement par le mariage. […] Croyez-vous en vérité, que la subtile contagion d’un mal dangereux demande toujours un objet grossier, ou que la flamme secrète d’un cœur trop disposé à aimer en quelque manière que ce puisse être soit corrigée ou ralentie par l’idée du mariage, que vous lui mettez devant les yeux dans vos héros et vos héroïnes amoureuses ? […] La passion ne saisit que son propre objet : la sensualité est seule excitée, et s’il ne fallait que le saint nom du mariage pour mettre à couvert les démonstrations de l’amour conjugal, Isaac et Rébecca n’auraient pas caché leurs jeux innocents et les témoignages mutuels de leurs pudiques tendressesd. […] Que ce soit ou de plus loin ou de plus près, il n’importe ; c’est toujours là que l’on tend : par la pente du cœur humain à la corruption, on commence par se livrer aux impressions de l’amour sensuel : le remède des réflexions ou du mariage vient trop tard : déjà le faible du cœur est attaqué s’il n’est vaincu, et l’union conjugale trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par façon et pour la forme dans la comédie.

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