Pour ce qui est de la querelle entre le père et le fils à propos de l’usure et du mariage du Vieillard avec Marianne, il faut en supprimer et changer plusieurs expressions qui sont trop fortes, et même très indécentes dans la bouche d’un fils, quelque sujet de plainte qu’il puisse avoir contre son père. […] Léandre aime Isabelle, fille de Chicaneau, et ne se flattant pas qu’en la demandant en mariage les deux pères puissent y consentir, puisque Dandin père de Léandre est si emporté par la passion de juger, et Chicaneau père d’Isabelle par la passion de plaider, il a recours à un déguisement pour faire signer à Chicaneau le Contrat de mariage, lui faisant à croire que c’est un papier de procédure. […] LE COCU IMAGINAIRE, Cette petite Pièce est un des bons morceaux du Théâtre de Molière par l’art admirable avec lequel elle est tournée et dialoguée : il est vrai qu’elle a besoin d’être corrigée en bien des endroits, et particulièrement dans la deuxieme et la dix-septième Scène de la Pièce ; l’une contient le détail que la Servante fait sur le mariage, et on y trouve des pensées trop libres : dans l’autre ce sont des réfléxions que Scanarelle fait à propos du Cocuage.
On auroit peine à comprendre son déchaînement contre le mariage, si on ne savoir que c’est là l’esprit & le style du théatre. […] Pendant l’interdit (d’un pays) on ne marie point, les œuvres du mariage sont illicites. Tout cela est faux, il n’y a que la solemnité de la bénédiction nuptiale de supprimée, comme aux veuves qui se remarient, non le mariage. Jamais le devoir du mariage n’a été illicite, jamais aucune censure ni personnelle ni locale n’a séparé le mari de la femme, le père des enfans, selon la règle vulgaire : Utile lex humile, res ignorata necesse. […] Il veut très-mal-à-propos justifier son mariage, & rapporte des anecdotes ridicules.