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22. (1675) Traité de la comédie « IV.  » p. 278

Il est inutile de dire, pour justifier les Comédies et les Romans, qu'on n'y représente que des passions légitimes et qui ont pour fin le mariage; car encore que le mariage fasse un bon usage de la concupiscence, elle est néanmoins en soi toujours mauvaise et déréglée ; et il n'est pas permis de l'exciter, ni dans soi-même, ni dans les autres.

23. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Ce n’est pas ici un scélérat qui parle, c’est une femme d’honneur qu’on fait parler & agir, une mère dans sa famille, qu’on fait instruire ses enfans, & employer la séduction & le crime pour favoriser leur mariage. […] On lui donne la fille de la maison en mariage, mais ce n’est point lui qui l’a demandée, au contraire il dit à sa mère : Ce n’est pas le bonheur après quoi je soupire. […] Le contrat de mariage & la donation doivent être le même acte. Peut-il tomber dans l’esprit que dans le même temps on marie sa fille, & on donne son bien à son gendre, qu’en vûe du mariage ! Or une donation contractuelle n’a lieu qu’autant que le mariage est exécuté ; comment l’Huissier peut-il venir saisir le bien donné, avant le mariage ?

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